16 janvier 2024
Rééducation du système auditif et plasticité cérébrale
Lorsqu’on pense à l’audition, on pense systématiquement à nos oreilles. Mais saviez-vous qu’en réalité les oreilles sont comme un instrument de musique qui amplifie et transforme une onde — une pression acoustique — en influx électrochimique qui se rend au cortex, mais que c’est finalement le cerveau qui entend?
Évidemment, vous me direz! Au bout du compte, c’est notre cerveau, le grand chef d’orchestre de tous nos sens. Par ailleurs, si entendre et comprendre sont deux aspects bien différents de l’audition et qu’il est possible d’améliorer la fonction entendre par le biais de prothèses auditives, d’implants cochléaires ou osseux, est-il possible d’améliorer notre capacité à comprendre?
La perte de discrimination signifie que l’oreille et le cerveau n’arrivent pas à faire la distinction entre certains mots et certains sons vocaux — particulièrement entre ceux qui ont des sonorités proches les unes des autres.
En tant qu’audioprothésiste, on m’a appris qu’une baisse de la discrimination était irréversible. Que plus la perte d’audition était présente depuis longtemps et que le pourcentage de reconnaissance des mots était faible, plus ce fait devenait vrai.
Entraînement auditif et plasticité cérébrale
Sur le fond, cette prémisse est toujours valide. Cependant, les dernières avancées on tendance à démontrer qu’il serait possible de recouvrer un peu de discrimination en misant sur la plasticité cérébrale grâce à l’entraînement auditif. Qu’il serait également possible d’améliorer sa reconnaissance de la parole dans le bruit!
Tout comme l’athlète qui aurait subi de multiples fractures et aurait passé des mois immobiles, il faut recommencer à marcher et s’entraîner graduellement dès lors qu’on a le support pour le faire. Dans notre cas, nous ferons référence aux différentes prothèses auditives.
La plasticité cérébrale est lafaculté du cerveau à récupérer et à se restructurer.
Le cerveau : le grand chef d’orchestre de la compréhension
Comme fonctionne notre cerveau ? Chaque fois que nous apprenons quelque chose — par exemple, un nouveau mot — nos circuits nerveux sont modifiés. Des connexions nouvelles se font par le biais des synapses. Plus cette action est répétée, plus les synapses augmentent en efficacité, laissant passer ainsi plus facilement l’influx nerveux dans un circuit en particulier.
Ainsi, pour apprendre un nouveau mot, il faut se le répéter plusieurs fois afin de créer un circuit solide et durable. Avec le manque de stimulation auditive dans le cortex, certains circuits s’affaiblissent ou disparaissent. Les mots qui leur étaient associés ne deviennent alors qu’une combinaison de syllabes entremêlées et incompréhensibles. Un autre aspect du manque de stimulation auditive est l’intolérance à certains sons qui proviennent des hautes fréquences, tels que les « s » ou les « sh ».
Vous pourriez aussi aimer : Le lien entre perte d’audition et risque de démence
Rééducation du système auditif
La première étape de la rééducation du système auditif consiste à porter quotidiennement ses prothèses auditives afin de permettre au cerveau d’en faire sa nouvelle normalité. Pour un nouveau porteur adulte, nous commencerons graduellement avec un gain légèrement plus bas que le besoin réel afin de faciliter l’adaptation. Le gain sera augmenté graduellement en fonction du nombre d’heures de port et de l’adaptation du porteur.
Il est plus facile de commencer l’adaptation dans le calme, mais par la suite il faudra s’exposer à différentes sources sonores ainsi qu’au bruit. Il faut être curieux et prendre le temps d’identifier les sons perçus.
Des logiciels d’entraînement auditif
Il existe en outre des logiciels d’entraînement auditif conçus par des professionnels de l’audition, couramment utilisés en réadaptation avec implant cochléaire. Ces logiciels sont également efficaces pour les porteurs d’appareils auditifs et les non-porteurs.
Au moment d’écrire ces lignes, le résultat de ma recherche de logiciels gratuits et facilement accessibles pour tous s’est avéré décevant. La plupart sont payants ou disponibles seulement par le biais d’un audiologiste.
- En voici un en français européen accessible avec un abonnement : https://www.profonia.com
- Un autre logiciel a toutefois été développé par une équipe d’intervenants du CIUSSS de la Capitale-Nationale, de l’IRDPQ, donc peut-être plus accessible phonétiquement.
Vous pourriez être intéressé par : L’adaptation au port des appareils auditifs
Un pronostic difficilement prévisible
Le pronostic d’amélioration de la reconnaissance de la parole demeure malgré tout difficilement prévisible. Il dépend de plusieurs facteurs :
- L’âge
- Le degré de la perte d’audition résiduelle
- Le nombre d’années de privation auditive
- L’état de santé global et cognitif
- La qualité d’appareillage
- La régularité et le nombre d’heures de port des appareils
- L’assiduité à l’entraînement
En conclusion, il est plus qu’intéressant de savoir que notre cerveau est plastique et qu’il a la capacité d’apprendre à tout âge avec de l’entraînement. Comme chaque année nous prenons souvent la résolution de faire plus d’exercice physique et de prendre soin de notre santé, je vous propose cette année d’entraîner votre système auditif!
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Évidemment, vous me direz! Au bout du compte, c’est notre cerveau, le grand chef d’orchestre de tous nos sens. Par ailleurs, si entendre et comprendre sont deux aspects bien différents de l’audition et qu’il est possible d’améliorer la fonction entendre par le biais de prothèses auditives, d’implants cochléaires ou osseux, est-il possible d’améliorer notre capacité à comprendre?
La perte de discrimination signifie que l’oreille et le cerveau n’arrivent pas à faire la distinction entre certains mots et certains sons vocaux — particulièrement entre ceux qui ont des sonorités proches les unes des autres.
En tant qu’audioprothésiste, on m’a appris qu’une baisse de la discrimination était irréversible. Que plus la perte d’audition était présente depuis longtemps et que le pourcentage de reconnaissance des mots était faible, plus ce fait devenait vrai.
Entraînement auditif et plasticité cérébrale
Sur le fond, cette prémisse est toujours valide. Cependant, les dernières avancées on tendance à démontrer qu’il serait possible de recouvrer un peu de discrimination en misant sur la plasticité cérébrale grâce à l’entraînement auditif. Qu’il serait également possible d’améliorer sa reconnaissance de la parole dans le bruit!
Tout comme l’athlète qui aurait subi de multiples fractures et aurait passé des mois immobiles, il faut recommencer à marcher et s’entraîner graduellement dès lors qu’on a le support pour le faire. Dans notre cas, nous ferons référence aux différentes prothèses auditives.
La plasticité cérébrale est lafaculté du cerveau à récupérer et à se restructurer.
Le cerveau : le grand chef d’orchestre de la compréhension
Comme fonctionne notre cerveau ? Chaque fois que nous apprenons quelque chose — par exemple, un nouveau mot — nos circuits nerveux sont modifiés. Des connexions nouvelles se font par le biais des synapses. Plus cette action est répétée, plus les synapses augmentent en efficacité, laissant passer ainsi plus facilement l’influx nerveux dans un circuit en particulier.
Ainsi, pour apprendre un nouveau mot, il faut se le répéter plusieurs fois afin de créer un circuit solide et durable. Avec le manque de stimulation auditive dans le cortex, certains circuits s’affaiblissent ou disparaissent. Les mots qui leur étaient associés ne deviennent alors qu’une combinaison de syllabes entremêlées et incompréhensibles. Un autre aspect du manque de stimulation auditive est l’intolérance à certains sons qui proviennent des hautes fréquences, tels que les « s » ou les « sh ».
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Rééducation du système auditif
La première étape de la rééducation du système auditif consiste à porter quotidiennement ses prothèses auditives afin de permettre au cerveau d’en faire sa nouvelle normalité. Pour un nouveau porteur adulte, nous commencerons graduellement avec un gain légèrement plus bas que le besoin réel afin de faciliter l’adaptation. Le gain sera augmenté graduellement en fonction du nombre d’heures de port et de l’adaptation du porteur.
Il est plus facile de commencer l’adaptation dans le calme, mais par la suite il faudra s’exposer à différentes sources sonores ainsi qu’au bruit. Il faut être curieux et prendre le temps d’identifier les sons perçus.
Des logiciels d’entraînement auditif
Il existe en outre des logiciels d’entraînement auditif conçus par des professionnels de l’audition, couramment utilisés en réadaptation avec implant cochléaire. Ces logiciels sont également efficaces pour les porteurs d’appareils auditifs et les non-porteurs.
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- Un autre logiciel a toutefois été développé par une équipe d’intervenants du CIUSSS de la Capitale-Nationale, de l’IRDPQ, donc peut-être plus accessible phonétiquement.
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Un pronostic difficilement prévisible
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