23 mai 2024
Est-ce que nos loisirs, comme les jeux vidéo, peuvent être nocifs pour notre santé auditive ?
Au fil des blogues et des infolettres, nous avons tenté de vous sensibiliser aux risques de l’exposition au bruit en milieu de travail ou de l’écoute de la musique à des niveaux élevés. Cette fois-ci, nous tenterons d’attirer votre attention sur les risques associés à d’autres activités de notre quotidien auxquelles nous sommes exposés, comme les jeux vidéo. Nous parlerons également du risque accru pour les jeunes enfants.
Les jeux vidéo…
Longtemps associés à l’enfance et à l’adolescence, les jeux vidéo ont connu au cours des dernières décennies un essor considérable, de sorte que maintenant 53 % des Canadiens déclarent jouer à des jeux vidéo en moyenne 7,9 h par semaine. Que ce soit sur une console, un ordinateur, une tablette ou un téléphone intelligent, ce chiffre augmente à 11,5 heures par semaine chez les adolescents, selon l’Association canadienne du logiciel de développement.
Les parents se joignent à leurs enfants afin de partager de bons moments de rapprochement intergénérationnels, certaines personnes jouent en groupe et d’autres en ligne. Les jeux vidéo sont même de plus en plus populaires chez les ainés en résidence; ils sont d’ailleurs très bénéfiques sur les plans cognitif et social, lorsque joués entre amis.
Les jeux vidéo et la santé auditive…
Mais pourquoi donc alors en parler dans un blogue sur l’audition ? L’activité en soi n’est aucunement nocive si elle est pratiquée de manière sécuritaire en ce qui concerne l’intensité sonore ainsi que le nombre d’heures. C’est ce que nous apprenaient Mme Joanie Farmer et Alexa Gagnon, les deux panellistes invitées à de la Journée nationale de l’audition du Québec le 7 mai dernier, lors d’un panel intitulé « Jeux vidéo : attention au volume ! ».
Le problème est que 2 personnes sur 3 considèrent le jeu comme représentant un faible risque pour l’audition et que seulement 17 % des gens penseraient à se protéger de dommages à l’audition.
Une histoire de décibels…
Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsqu’on parle d’un nombre de décibels — que ce soit de bruits de chantier, de sons d’ambiance ou de musique —, il s’agit d’un niveau de pression sonore sur le tympan, et ce, peu importe la source. Ainsi, à niveau élevé, tous les sons sont susceptibles de causer des dommages irréversibles à l’audition.
Lire aussi : Impact de la musique compressée sur l’ouïe
Temps maximal sécuritaire d’exposition
Chez l’adulte, le temps maximal sécuritaire pour une exposition à 80 dB est de 40 heures par semaine. À chaque augmentation de 3 dB, il faut diminuer le temps d’exposition de moitié. Par exemple, pour un niveau de 83 dB, on ne peut se permettre que 20 heures par semaine.
Ce qu’il faut prendre en considération, c’est l’accumulation des diverses sources d’exposition telles que le bruit au travail, un film au cinéma, l’écoute de la musique, la pratique d’un sport bruyant… et les jeux vidéo.
Et chez les tout-petits…
Chez les tout-petits, la pression est encore plus grande étant donné la grandeur de leurs conduits auditifs. Il faut donc les limiter à 75 dB et réduire le temps, puisqu’à 80 dB, ils ne peuvent y être exposés plus de 12 heures par semaine. Il faut aussi tenir compte des pics sonores que peuvent induire les jeux de guerre dans lesquels il y a des tirs.
Vous pourriez aussi aimer : La santé auditive selon les genres
La règle du 60/60
D’ailleurs, Mme Gagnon suggère sa règle du 60/60. Soit de limiter le volume de ses écouteurs à 60 % et de prendre des pauses toutes les 60 minutes en guise de prévention.
Il est aussi possible de se procurer des écouteurs externes (coquilles) de bonne qualité avec un limiteur de sortie ou qui peuvent être reliés à une application de contrôle parental.
Les écouteurs avec réducteurs de bruits actifs s’avèrent un excellent choix pour éviter de suramplifier les sons en présence de bruits externes.
Un indice pour les parents : si vous entendez clairement le son qui s’échappe des écouteurs de votre enfant à un mètre ou plus de distance, c’est probablement qu’il est trop fort.
Et les autres activités ?
Outre les jeux vidéo, d’autres activités de loisirs, comme les sports motorisés tels que la motoneige, la motomarine ou le VTT, le tir à la carabine, les activités sportives dans les salles d’entrainement et les arénas, etc., sont aussi des activités à haut risque si l’on ne respecte pas le ratio de 80 dB pour un maximum de 40 heures par semaine. Un tir de fusil ou de carabine peut même causer des dommages instantanés pour des oreilles non protégées.
Symptômes de surexposition aux bruits
Voici les symptômes pouvant laisser croire que vous avez été surexposé au bruit ou que vous êtes à risque de dommages à l’audition :
- Acouphène (sifflement, grésillement ou bourdonnement)
- Sensation d’oreille bouchée
- L’hyperacousie (hypersensibilité aux sons forts)
- Douleur dans l’oreille
- Perte d’audition
Pour aller plus loin : Qu’est-ce qu’un acouphène ?
Prendre conscience des risques
Pour profiter pleinement et longtemps des plaisirs associés aux sons présents dans nos activités de loisir et afin de protéger les jeunes de dommages auditifs fâcheux à moyen et long terme, il est primordial de prendre conscience des risques encourus. Chaque personne doit ensuite prendre des mesures de protection pour soi-même ou pour les enfants dont elle est responsable.
Pour en connaitre davantage sur les moyens de prévention et de protection, vous pouvez poursuivre votre lecture sur le site d’Audition Québec ou même écouter en rediffusion le panel Jeux vidéo : attention au volume ! — Audition Québec.
D’autres conseils sont disponibles pour les parents sur le site de l’OOAQ : Le bruit chez les jeunes ou sur le site Naitre et Grandir.
Le Centre Auditif Abitibi peut vous aider à bien vous protéger en vous proposant des bouchons protecteurs filtrés sur mesure. Nos audioprothésistes peuvent également effectuer un test de dépistage non diagnostique chez l’adulte et référer en audiologie au besoin[1].
[1] Les jeunes et les enfants doivent être référés directement en audiologie.
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Les jeux vidéo…
Longtemps associés à l’enfance et à l’adolescence, les jeux vidéo ont connu au cours des dernières décennies un essor considérable, de sorte que maintenant 53 % des Canadiens déclarent jouer à des jeux vidéo en moyenne 7,9 h par semaine. Que ce soit sur une console, un ordinateur, une tablette ou un téléphone intelligent, ce chiffre augmente à 11,5 heures par semaine chez les adolescents, selon l’Association canadienne du logiciel de développement.
Les parents se joignent à leurs enfants afin de partager de bons moments de rapprochement intergénérationnels, certaines personnes jouent en groupe et d’autres en ligne. Les jeux vidéo sont même de plus en plus populaires chez les ainés en résidence; ils sont d’ailleurs très bénéfiques sur les plans cognitif et social, lorsque joués entre amis.
Les jeux vidéo et la santé auditive…
Mais pourquoi donc alors en parler dans un blogue sur l’audition ? L’activité en soi n’est aucunement nocive si elle est pratiquée de manière sécuritaire en ce qui concerne l’intensité sonore ainsi que le nombre d’heures. C’est ce que nous apprenaient Mme Joanie Farmer et Alexa Gagnon, les deux panellistes invitées à de la Journée nationale de l’audition du Québec le 7 mai dernier, lors d’un panel intitulé « Jeux vidéo : attention au volume ! ».
Le problème est que 2 personnes sur 3 considèrent le jeu comme représentant un faible risque pour l’audition et que seulement 17 % des gens penseraient à se protéger de dommages à l’audition.
Une histoire de décibels…
Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsqu’on parle d’un nombre de décibels — que ce soit de bruits de chantier, de sons d’ambiance ou de musique —, il s’agit d’un niveau de pression sonore sur le tympan, et ce, peu importe la source. Ainsi, à niveau élevé, tous les sons sont susceptibles de causer des dommages irréversibles à l’audition.
Lire aussi : Impact de la musique compressée sur l’ouïe
Temps maximal sécuritaire d’exposition
Chez l’adulte, le temps maximal sécuritaire pour une exposition à 80 dB est de 40 heures par semaine. À chaque augmentation de 3 dB, il faut diminuer le temps d’exposition de moitié. Par exemple, pour un niveau de 83 dB, on ne peut se permettre que 20 heures par semaine.
Ce qu’il faut prendre en considération, c’est l’accumulation des diverses sources d’exposition telles que le bruit au travail, un film au cinéma, l’écoute de la musique, la pratique d’un sport bruyant… et les jeux vidéo.
Et chez les tout-petits…
Chez les tout-petits, la pression est encore plus grande étant donné la grandeur de leurs conduits auditifs. Il faut donc les limiter à 75 dB et réduire le temps, puisqu’à 80 dB, ils ne peuvent y être exposés plus de 12 heures par semaine. Il faut aussi tenir compte des pics sonores que peuvent induire les jeux de guerre dans lesquels il y a des tirs.
Vous pourriez aussi aimer : La santé auditive selon les genres
La règle du 60/60
D’ailleurs, Mme Gagnon suggère sa règle du 60/60. Soit de limiter le volume de ses écouteurs à 60 % et de prendre des pauses toutes les 60 minutes en guise de prévention.
Il est aussi possible de se procurer des écouteurs externes (coquilles) de bonne qualité avec un limiteur de sortie ou qui peuvent être reliés à une application de contrôle parental.
Les écouteurs avec réducteurs de bruits actifs s’avèrent un excellent choix pour éviter de suramplifier les sons en présence de bruits externes.
Un indice pour les parents : si vous entendez clairement le son qui s’échappe des écouteurs de votre enfant à un mètre ou plus de distance, c’est probablement qu’il est trop fort.
Et les autres activités ?
Outre les jeux vidéo, d’autres activités de loisirs, comme les sports motorisés tels que la motoneige, la motomarine ou le VTT, le tir à la carabine, les activités sportives dans les salles d’entrainement et les arénas, etc., sont aussi des activités à haut risque si l’on ne respecte pas le ratio de 80 dB pour un maximum de 40 heures par semaine. Un tir de fusil ou de carabine peut même causer des dommages instantanés pour des oreilles non protégées.
Symptômes de surexposition aux bruits
Voici les symptômes pouvant laisser croire que vous avez été surexposé au bruit ou que vous êtes à risque de dommages à l’audition :
- Acouphène (sifflement, grésillement ou bourdonnement)
- Sensation d’oreille bouchée
- L’hyperacousie (hypersensibilité aux sons forts)
- Douleur dans l’oreille
- Perte d’audition
Pour aller plus loin : Qu’est-ce qu’un acouphène ?
Prendre conscience des risques
Pour profiter pleinement et longtemps des plaisirs associés aux sons présents dans nos activités de loisir et afin de protéger les jeunes de dommages auditifs fâcheux à moyen et long terme, il est primordial de prendre conscience des risques encourus. Chaque personne doit ensuite prendre des mesures de protection pour soi-même ou pour les enfants dont elle est responsable.
Pour en connaitre davantage sur les moyens de prévention et de protection, vous pouvez poursuivre votre lecture sur le site d’Audition Québec ou même écouter en rediffusion le panel Jeux vidéo : attention au volume ! — Audition Québec.
D’autres conseils sont disponibles pour les parents sur le site de l’OOAQ : Le bruit chez les jeunes ou sur le site Naitre et Grandir.
Le Centre Auditif Abitibi peut vous aider à bien vous protéger en vous proposant des bouchons protecteurs filtrés sur mesure. Nos audioprothésistes peuvent également effectuer un test de dépistage non diagnostique chez l’adulte et référer en audiologie au besoin[1].
[1] Les jeunes et les enfants doivent être référés directement en audiologie.