18 July 2023
Impact de la musique compressée sur l’ouïe
On le dit et redit sans cesse : la musique forte, comme les sons forts en général, peut affecter l’audition de manière irréversible. Plusieurs campagnes de prévention de la perte auditive vont en ce sens. Plus récemment, ce que l’on a découvert par des études et dont on se méfiait moins, c’est que la musique compressée s’avère tout aussi dommageable que les décibels élevés.
Qu’est-ce que de la musique compressée ?
Il existe 2 types de compression. La plus connue est celle qui permet de supprimer une partie des informations d’un fichier afin d’en réduire la taille (exemple : MP3). Ce type de compression pratique a plutôt tendance à réduire la qualité d’écoute de la pièce musicale.
Le second type de compression, dont il est question dans cet article, est celui résultant du traitement du signal qui se fait au plan électronique après la transformation du signal acoustique en signal électrique.
À lire aussi : L’on m’a diagnostiqué une perte auditive. Et puis après ?
Il permet de réduire la variation d’amplitude d’un signal électrique tout en préservant l’intégralité des informations musicales. Cette compression agit sur la dynamique du morceau en augmentant le niveau des sons de faible intensité ou en diminuant ceux d’intensité supérieure. Autrement dit, il est question de réduire les écarts entre les sons forts et les sons faibles.
À première vue, cela peut sembler être une bonne chose, puisque le fait d’aplatir la courbe de variations évite les pics sonores qui nous agressent ou causent de la distorsion dans les systèmes de son. Cette compression est d’ailleurs utilisée dans les appareils auditifs pour éviter de suramplifier des sons qui pourraient être inconfortables.
En musique, elle permet aux musiciens de nous faire entendre les subtilités de chaque instrument composant la pièce, du plus doux au plus fort, et ce, sans avoir à augmenter le volume; bien pratique dans les environnements bruyants!
La compression sonore : désormais omniprésente
Donc, jusqu’ici, la compression semble être un outil favorable pour notre ouïe.
Là où ça se gâte, c’est que depuis son arrivée dans les années 60, la compression est devenue omniprésente : dans la musique, au cinéma, dans les systèmes de cinéma maison, dans les publicités, etc. Elle est partout, tout le temps. On parle même de surcompression du fait de l’absence de micro-pauses dans les pièces musicales ou sonores.
L’une des conséquences de l’omniprésence de cette surcompression est une fatigue du réflexe stapédien qui ne retrouve plus aucun répit.
Qu’est-ce que le réflexe stapédien ?
Le réflexe stapédien est une réaction rapide de raidissement de la mobilité de l’étrier, dû à la contraction du muscle de l’étrier en réponse à un stimulus sonore intense. [1]
Le réflexe stapédien est le grand protecteur de notre cochlée et de nos cellules ciliées. S’il se fatigue et ne répond plus bien, notre système auditif est exposé à de grands dangers. Il peut en résulter une perte auditive ainsi que de l’acouphène.
Un autre phénomène lié à la compression sonore est aussi celui de la paresse auditive rendant l’oreille moins susceptible d’entendre les sons de faible intensité.
Est-il possible d’éviter la compression?
Puisque le consommateur de musique ou de cinéma n’a pas le pouvoir de contrôler la compression qui lui est imposée. Difficile d’échapper à la musique compressée!
Il est donc judicieux, maintenant que l’on en connait les risques, de non seulement faire attention aux niveaux en décibels auxquels on s’expose, mais également de porter attention à la durée d’exposition.
Une alternative serait de choisir de la musique dite « haute fidélité » (exemple : SACD, DSD ou des musiques Hi-Res), mais cela ne garantit toutefois pas qu’il n’y ait aucune compression. L’utilisation d’un casque d’écoute à réduction active du bruit peut aussi favoriser l’écoute à bas niveaux.
Finalement, la bonne nouvelle est que des études se poursuivent dans le domaine afin d’établir des recommandations et éventuellement établir une norme afin de protéger le public.
[1] Guide de poche des affections de l’oreille, Médecine-Sciences, Flammarion
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18 July 2023
Impact de la musique compressée sur l’ouïe
On le dit et redit sans cesse : la musique forte, comme les sons forts en général, peut affecter l’audition de manière irréversible. Plusieurs campagnes de prévention de la perte auditive vont en ce sens. Plus récemment, ce que l’on a découvert par des études et dont on se méfiait moins, c’est que la musique compressée s’avère tout aussi dommageable que les décibels élevés.
Qu’est-ce que de la musique compressée ?
Il existe 2 types de compression. La plus connue est celle qui permet de supprimer une partie des informations d’un fichier afin d’en réduire la taille (exemple : MP3). Ce type de compression pratique a plutôt tendance à réduire la qualité d’écoute de la pièce musicale.
Le second type de compression, dont il est question dans cet article, est celui résultant du traitement du signal qui se fait au plan électronique après la transformation du signal acoustique en signal électrique.
À lire aussi : L’on m’a diagnostiqué une perte auditive. Et puis après ?
Il permet de réduire la variation d’amplitude d’un signal électrique tout en préservant l’intégralité des informations musicales. Cette compression agit sur la dynamique du morceau en augmentant le niveau des sons de faible intensité ou en diminuant ceux d’intensité supérieure. Autrement dit, il est question de réduire les écarts entre les sons forts et les sons faibles.
À première vue, cela peut sembler être une bonne chose, puisque le fait d’aplatir la courbe de variations évite les pics sonores qui nous agressent ou causent de la distorsion dans les systèmes de son. Cette compression est d’ailleurs utilisée dans les appareils auditifs pour éviter de suramplifier des sons qui pourraient être inconfortables.
En musique, elle permet aux musiciens de nous faire entendre les subtilités de chaque instrument composant la pièce, du plus doux au plus fort, et ce, sans avoir à augmenter le volume; bien pratique dans les environnements bruyants!
La compression sonore : désormais omniprésente
Donc, jusqu’ici, la compression semble être un outil favorable pour notre ouïe.
Là où ça se gâte, c’est que depuis son arrivée dans les années 60, la compression est devenue omniprésente : dans la musique, au cinéma, dans les systèmes de cinéma maison, dans les publicités, etc. Elle est partout, tout le temps. On parle même de surcompression du fait de l’absence de micro-pauses dans les pièces musicales ou sonores.
L’une des conséquences de l’omniprésence de cette surcompression est une fatigue du réflexe stapédien qui ne retrouve plus aucun répit.
Qu’est-ce que le réflexe stapédien ?
Le réflexe stapédien est une réaction rapide de raidissement de la mobilité de l’étrier, dû à la contraction du muscle de l’étrier en réponse à un stimulus sonore intense. [1]
Le réflexe stapédien est le grand protecteur de notre cochlée et de nos cellules ciliées. S’il se fatigue et ne répond plus bien, notre système auditif est exposé à de grands dangers. Il peut en résulter une perte auditive ainsi que de l’acouphène.
Un autre phénomène lié à la compression sonore est aussi celui de la paresse auditive rendant l’oreille moins susceptible d’entendre les sons de faible intensité.
Est-il possible d’éviter la compression?
Puisque le consommateur de musique ou de cinéma n’a pas le pouvoir de contrôler la compression qui lui est imposée. Difficile d’échapper à la musique compressée!
Il est donc judicieux, maintenant que l’on en connait les risques, de non seulement faire attention aux niveaux en décibels auxquels on s’expose, mais également de porter attention à la durée d’exposition.
Une alternative serait de choisir de la musique dite « haute fidélité » (exemple : SACD, DSD ou des musiques Hi-Res), mais cela ne garantit toutefois pas qu’il n’y ait aucune compression. L’utilisation d’un casque d’écoute à réduction active du bruit peut aussi favoriser l’écoute à bas niveaux.
Finalement, la bonne nouvelle est que des études se poursuivent dans le domaine afin d’établir des recommandations et éventuellement établir une norme afin de protéger le public.
[1] Guide de poche des affections de l’oreille, Médecine-Sciences, Flammarion